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    J’admire, monsieur, votre courage et loyauté envers votre peuple. Mais la vérité est que, malgré votre talent d’orateur, je ne partage ni votre point de vue ni vos arguments.
    Nous sommes dans le temps des grandes découvertes et s’est ainsi que naît l’envie de voyager et de regarder de nouveaux horizons et non ceux que nous connaissons.
    Jamais l’européen n’a été synonyme d’esclavagiste et voyageur celui de brigand ou barbare. Alors si vous vous dites innocents, je serais coupable de n’avoir rien fait, ou d’être un beau rêveur, car voyez-vous je n’ai ni bâtons, ni crois et ni armes aux mains.
    La peur des étrangers est un fardeau que l’homme connait depuis l’aube des temps et vous en êtes victime.
    Moi, européen, j’ai surpassé et sauté cette façade qui brisait le monde et je n’ai pas peur de prendre un bateau. Je n’ai pas peur de nouvelles terres, de nouveaux peuples et je n’ai pas peur de regarder au-delà de mon pays.
    J’apporte de nouvelles coutumes, vous me présentez les vôtres. Qui a écrit que certaines étaient meilleures que d’autres ? Nous les mélangeons et en inventons de nouvelles car la vie est faite de métissage, le monde change, et l’homme a toujours évolué de cette manière.
    Dîtes-moi, monsieur, êtes-vous xénophobe ou tout simplement égoïste ? Car sans doute avez-vous du mépris envers les vôtres qui connaîtront des choses que vous n’aurez le temps d’admirer. Tout est à tous mais pas aux autres que vous-même. Vous refusez égoïstement de laisser partir les tahitiens dont le destin est ailleurs, et c’est pour cela qu’ils me pleurent.
    La vérité, monsieur, est que l’avenir est aux jeunes et vous, vous allez mourir.


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                    « Le châtiment qui sanctionne sans prévenir s’appelle en effet la vengeance. C’est une réponse quasi arithmétique que fait la société à celui qui enfreint sa loi primordiale. Cette réponse est aussi vieille que l’homme : elle s’appelle la loi du talion »  telles sont les paroles et l’avis d’Albert Camus. Mais que sait-on réellement de cette  condamnation marquant le « terminus » du chemin de la vie ?
    Quasiment rien.

    La peine capitale –ou peine de mort pour donner des frissons- ou encore le meurtre légal à l’intérieur d’une société. Une mort prévue par la loi consistant à exécuter une faute qualifiée de « crime capital ». Est-il aussi ancien que l’humanité ?
    A en croire que oui. Des chrétiens durant l’antiquité au moyen-âge rempli de sorciers ou de pirates, des décapitations massives du XVIIIème, cette condamnation de mort était présente en permanence et cela jusqu’à nos jours. Un débat actuel et omniprésent sur lequel je vais donc me pencher.

                   Que serait le monde sans la peine de mort ? Un asile de fous sanguinaires ?
    Il est véridique qu’un meurtrier, serial killer ou non, ne mériterait pas de continuer son existence. Et il est véridique que cette lourde peine favorise la sécurité de chaque pays –parce qu’avoir constamment peur de se trouver face à un assassin est suffisamment stressant et morbide et pas seulement.
    Il n’y a rien de mieux comme moyen de dissuasion que la peine de mort pour réduire ainsi le taux de criminalité. Ce décès brutal est la meilleure manière pour rendre justice et restera toujours moins chères que l’emprisonnement à vie.
    Cela voudrait-il dire que la société ne s’intéresserait qu’au côté sanguinaire ou encore pire : économique de la chose ?
                    Ce n’est qu’un acte barbare et moyenâgeux qui fait honte à l’homme dit civilisé. Pire que cela, la peine de mort est une violation des droits fondamentaux de l’être humain, par les articles trois et cinq de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
    Pour punir un crime dit capital on exécutera un autre crime, l’emprisonnement à vie est donc plus juste que ce système violent. En sachant que la plupart de ces fous ou assassins viennent majoritairement de milieux défavorisés ou ont des situations désastreuses.
    Cependant il reste pire ! Une grande partie des procès précédents le jugement final sont faillibles : beaucoup de condamnés sont innocentés après leur exécution.

                    Selon moi, la peine capitale est la preuve la plus tangible pour montrer la médiocre évolution de l’Homme.
    Au XVIIIème siècle les gouvernements occidentaux prennent enfin conscience des dégâts causés par la condamnation à mort. Au XIXème siècle les auteurs s’engagent puis au XXème ce système judiciaire devient un combat politique. Et enfin vient notre XXIème siècle qui fait un grand retour en arrière.
    Je ne peux pas comprendre pourquoi des pays comme les Etats-Unis malgré une évolution surprenante, surtout au niveau technologique, et donnant du rêve puissent garder un système aussi vieux et dépassé. Parce qu’ils utilisent une chaise électrique hautement perfectionnée serait une excuse valable peut-être ?
    Expliquez-moi alors pourquoi, si la peine capitale est juste, autant de grands hommes de l’histoire ce sont retournées et ont levé les yeux vers elle avec un regard froid et accusateur.
    Expliquez-moi le succès en 1829 du livre « Le dernier Jour d’un Condamné » de Victor Hugo, de « L’Etranger » d’Albert Camus en 1942 dénonçant la peine de mort et critiquant  l’institution judiciaire. Ou encore de la publication en 1973 de « L’Exécution » de Robert Badinter racontant le meurtre de C. Buffet qui n’avait en réalité commis aucun meurtre.
    Mais expliquez-moi surtout le silence lors du discours de Badinter le 17 décembre 1981 en France : « Je demande l’abolition de la peine de mort ».

                    « Que dit la loi ? Tu ne tueras pas ! Comment le dit-elle ? En tuant. » Ces paroles de Victor Hugo résument totalement cette condamnation.
    Le chrétien dira aime et redonne une chance à ton prochain mais ne le fera pas avec un meurtrier.
    Logique ? Non car c’est contraire à une doctrine qu’il croit et chérit. Telles sont l’intelligence et la civilisation de l’homme face à tout, et la peine de mort.


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