• Pensées

    Pensées
    ♦ Quelques petits mots qui me viennent et qui se combinent pour former mes pensées ♦

     

  • #01


                     Depuis petite, j'imagine mon avenir comme on me demande de le faire. Je répond à des demandes qui me fatiguent et auxquelles je ne porte que peu d'intérêt. 
    Bien entendu, comme la plupart des gens, je construis dans ma tête chaque détail de mon futur en réfléchissant à ce que je pourrais faire, pourrais construire selon mes désirs. 
    Mais étrangement, alors que cela me plait de le faire je ressens comme une gêne, quelque chose qui me rend mal à l'aise. 
    Cette gêne, je sais l'expliquer maintenant.
    Mon esprit se refuse simplement de continuer de se construire un avenir imaginaire qui n'est plus certain. Les aînés t'obligent, dès l'enfance, à te créer une place future dans leur monde. 
    Car les aînés ont fait le monde, eux, et à leur image. Ils te demandent de te trouver une place en un lieu qui n'est même pas le tien.
    Mon esprit se refuse simplement de continuer de se construire un avenir dans lequel les anciens y placent la responsabilité des générations futures sans agir eux-même. Mon esprit se refuse simplement de continuer de se construire un avenir formaté par des gens qui  n'ont pas pensé à apprendre des erreurs passées. 
    Mon esprit se refuse simplement de continuer de se construire un avenir sans profiter d'aujourd'hui. 

    Pour être claire, la chose la plus incroyable et méprisable que je puisse trouver aux générations précédentes est ceci: l'incapacité d'agir. Ou plutôt le fait de penser être incapable d'agir. 
    Il n'y a pas une génération du passé, une du présent, et une de l'avenir. Au fond, les trois se lient et se combinent, sinon à quoi bon nos cours d'histoire, je me le demande ?
    Je fais partie de ces générations dîtes de l'avenir dont la responsabilité est de mettre fin aux conflits d'aujourd'hui qu'ils soient écologiques, géopolitiques, armés...
    Et si on les réglait maintenant, nos problèmes d'aujourd'hui ? Les générations futures ont une place dans le présent, tout comme celles du présent ont une place dans l'avenir. Mais entre ces générations une chose ne change pas: la responsabilité du passé.
    Tout le monde devrait en tirer des leçons.
    Une chose en plus, nos aînés devraient accepter les changements mentaux et sociaux des générations suivantes sans quoi elles ne chercheront pas à répondre aux attentes du monde.

    Nous autres, nouvelles générations, ne devons cependant pas renier nos prédécesseurs en refusant ce qui fut et en critiquant ce qui a fait.
    Car nous devons au passé autant qu'ils doivent à l'avenir pour que nous puissions vivre un présent commun. 
    Tout comme la confiance, la tolérance est basée sur un accord commun de vivre ensemble. 
    Créer des barrières entre jeunes et anciens n'est pas uniquement un fait des générations qui nous précèdent. Nous autre, "jeunes" en général, entretenons bien trop souvent des distances inutiles pour nous différencier d'eux sans comprendre qu'il est nécessaire de créer des ponts et non des barricades. Relier et non pas rompre, voilà ce que nous oublions. 
    N'oublions pas que nous représenterons tous les jeunes des uns et les vieux des autres. 
    Si nous voulons que nos pères acceptent vers quoi nous nous tournons, et ce que nous devenons par la même occasion, il nous faut accepter ce qu'ils furent et ce qu'ils peuvent encore devenir.
     
    La jeunesse et la vieillesse sont des états d'esprits, ce que nous oublions souvent, et chacun aux aspects multiples et singuliers. 
    Alors au lieu d'entretenir une opposition à travers nos camps respectifs que nous avons virtuellement créé, faisons en sorte de nous compléter. 


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